L'Agriculture comme les Incas
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L'agriculture comme les Incas
Comme l'ont découvert les archéologues, les Incas étaient maîtres de leur climat sévère, et on peut dire aujourd'hui que cette antique civilisation a beaucoup à nous apprendre.
Les montagnes, unes de plus rudes et les plus hautes sont les Andes. Les Incas, et les civilisations qui les ont préexisté, malgré ça, ont su tirer des cours d'eau irréguliers des Andes et des récoltes des pentes raides. De cultures telles que le maïs, les pommes de terre et le quinoa. Ils ont su étendre des souches résistantes. Ils ont, le long et autour des montagnes, battu des canaux d'irrigation qui ondulaient et s'inclinaient le long et tout au tour des puits. Ils ont creusé des vallées jusqu'aux pentes plusieurs plateformes dans les parties latérales des collines progressivement plus rigides. Dans les années 1400 à l'apogée de la culture inca, à peu près un million d'hectares dans tout le Pérou couvrait ce système et nourrissait cet immense empire.
Au fil des siècles les terrasses ont été abandonnées, les lits des canaux se sont desséchés et les citernes se sont détériorées. Ce processus a commencé lorsque les conquistadores ont forcé les peuples à laisser leurs terres traditionnelles pour ordonner leurs propres cultures et pour semer et exploiter des mines pour les Espagnoles. À cause de la guerre et surtout la maladie, les peuples locaux ont été ravagés. Peu après la domination espagnole, jusqu'à la moitié de la population inca est morte, considèrent certains investigateurs. De l'expertise en ingénierie aux connaissances agricoles traditionnelles ont été perdues.
Il survole toujours sur les Andes le fantôme des concrétisations agricoles des Incas. Apparaissant comme des vertes sur les montagnes, ce sont les restes des anciennes terrasses. La terre est excavée par les vieux canaux d'irrigation. Aujourd'hui, des gens redonnent vie à d'antiques pratiques dans un coin des Andes. Ils reconstruisent les systèmes d'arrosage et les terrasses inspirés par de récentes explorations archéologiques, et récupèrent les cultures et les méthodes de plantation traditionnelles. En partie ils le font parce que les méthodes agricoles incas sont plus utiles et plus profitables en termes d'utilisation de l'eau. Pour préserver l'apport alimentaire des communautés face au changement climatique, ces agriculteurs contemporains pensent aussi que les techniques incas peuvent offrir des solutions simples.
En 1968, au Pérou, Ann Kendall, une archéologue, a commencé à étudier les terrasses dans le territoire de Cuzco. Elle voulait se concentrer sur la construction et la structure des terrasses dans la région de Cuzco, mais les terrasses de l'autre côté de la vallée et les lits de canaux asséchés captivaient son attention. Elle avait pensé aux difficultés que posait l’incident sur les populations locales qui n'avaient pas d'eau.
Elle avait pensé aussi "Si seulement on pouvait étudier la technologie classique et rétablir tout cela dans les Andes, ce serait merveilleux ", se souvient-elle.
Dans l'idée de les rétablir, elle a décidé d'étudier le fonctionnement de la technologie des systèmes agricoles incas. Elle a appris comment les batisseurs incas utilisaient des pierres de différentes largeurs et hauteurs et angles pour créer les meilleurs systèmes d’arrosage et de stockage d'eau, et comment ils comblent les plateformes de sable de gravier et de terre.
Garcilaso de la Vega, dans les années 1600, l'enfant d'un père conquistador et d'une noble inca, a détaillé dans les Commentaires royaux des Incas la technique de terrasse inca : “De cette manière les plates-formes étant aplaties comme les marches d'un escalier, toute la colline était graduellement placée en culture, et toutes les terres cultivables et irrigables étant mises à profit."
Kendall a constaté que les terrasses qui ont nivelé la région de plantation présentent aussi quelques avantages inespérés. Durant la journée les murs d’appui en pierre se réchauffent et lorsque les températures chutent la nuit elles libèrent peu à peu cette chaleur dans le sol, ce qui permet de garder pendant les nuits parfois glaciales les racines des plantes sensibles au chaud et de prolonger la période de croissance. M. Kendall explique que l’eau rare provenant des canaux de pluie ou d’arrosage sont extrêmement efficaces pour le préserver dans les terrasses. Par exemple :"Six mois après, nous avons excavé des terrasses qu'elles avaient irriguées et à l'intérieur elles étaient encore mouillées, elles forment donc le meilleur mécanisme possible en cas d'aridité. Souligne Kendall, “si le terrain n'était pas mélangé à du gravier lorsqu'il pleuvait, le sol se dilaterait et ferait sortir le mur". Les terrasses incas se soutiennent sur des connaissances développées pendant à peu près 11000 ans d'agriculture dans la zone, et selon Kendall sont encore aujourd'hui probablement les plus élaborées au monde.
À travers des trois dernières décennies, une organisation charitable d’accroissement appelée Cusichaca Trust, que Kendall a créé en 1977 en utilisant les détails archéologiques sur l'édification des terrasses et des méthodes d'irrigation a réhabilité et arrosé 160 hectares de terrasses et de canaux dans la vallée de Patacancha, près de Cuzco. Le projet a été un succès : les familles locales entretiennent aujourd'hui les structures puis, cette organisation a amélioré l'accès à l'eau et la production agricole. Dans d'autres régions du Pérou, l’enseignement tiré de la vallée de Patacancha est désormais utilisé pour réparer les systèmes agricoles incas.
Dans une vallée isolée de la zone d'Apurímac, résonne le bruit silencieux du marteau sur la pierre. Transportée dans le lit d'un vieux canal d'irrigation, un ouvrier d'un village à côté balance et sépare les bords d'une pierre épaisse. Cette pierre fait partie de l'une des parois du canal restauré. On reconstruit aux alentours d’un tiers du canal depuis un mois déjà et une demi-douzaine d'ouvriers ont été à pied d'œuvre.
Visant à atténuer les conséquences du changement climatique, ces travaux font partie d'un plan de deux ans. Une association péruvienne indépendante à but non lucratif créée en 2003, Cusichaca Andina, avec Kendall et ses alliés locaux, ils ont commencé leurs activités dans les régions éloignées d'Ayacucho et d'Apurímac, car ils voulaient se déployer au-delà de Cuzco. Recouverte de terrasses cette région, le plus grand nombre sont non utilisées après des siècles. Dans les années 1980 et au principe des années 1990 elle a aussi été le centre de pouvoir du Sendero Luminoso, ou Sentier lumineux. Abandonnant leurs granges, de nombreuses personnes ont fui les guérilleros en laissant leurs terres avec peu de savoir-faire agricole.
Le directeur régional de Cusichaca Andina, Adripino Jayo, qui dirige la réparation avec une action financière de la Banque mondiale, quoique l'âge exact de ce canal n'a pas été précisé, considère qu'il a été utilisé pour canaliser l'eau d'une source voisine et peut-être depuis l'époque des Wari, dont durant des centaines d'années avant l'empire inca la civilisation s'est répandue dans les Andes.
La communauté a été formée par des formateurs de Cusichaca Andina pour savoir comment restaurer le canal en utilisant des matériaux locaux qui évitent de devoir importer des matériaux de la ville et sont donc moins chers que le béton. Sur les côtés du canal un ouvrier aligne les pierres de façon régulière. Un autre ouvrier utilise un pic pour excaver la terre, puis la met de côté à l'aide d'une pelle. Pour remplir les espaces entre les rochers et le long des berges en terre, ils utilisent de l'argile locale. L'argile se dilate quand elle durcit.
Les murs de pierre déjà restaurés sont couverts par des tiges jaunies de maïs, de quinoa et d'amarante. Les ouvriers locaux ont rétabli 54 hectares de terrasses de septembre à décembre de l'année dernière.
Le riz importé par transport des villes et de la côte est proposé dans les quelques commerces que l'on trouve dans les villages d’à côté plus fréquemment que le quinoa local. Jayo cite un refrain connu en ville, seuls les pauvres mangent du quinoa, ce qui peut rendre impossible aux habitants des montagnes de célébrer leur propre générosité. Alors que les villages de montagne à l'écart, dans la seconde moitié du XXe siècle, avaient de plus en plus accès aux communications avec les villes, à la télévision , de plus en plus accès à la radio, les cultures locales ont perdu de leur popularité.
Les céréales locales sont mieux conformes au climat et à la terre des Andes et ainsi plus nutritives. Cusichaca Andina a alors manœuvré de formation des campagnes et a distribué grains d'amarante, de maïs, et de quinoa. 45 hectares ont été plantés par les semences qui servent dorénavant de sites de démonstration pour montrer comment semer la courge, le quinoa, et le maïs ensemble que dans des parcelles individuelles, en donnant de meilleurs profits, car les cultures se nourrissent et se protègent entre elles de manière symbiotique.
La huaña, une variété de pomme de terre amère qui se révèle à la grêle, aux pluies démesurées, au gel, et aux aridités sont des variétés en voie de disparition, dont l’organisation s’est attachée à sauver les semences. La pomme de terre, après avoir été congelée à l'air libre durant une nuit et trempée pendant des jours, pour éliminer l'amertume, elle est séchée et conservée durant plusieurs années.
Avec la fermeté et la résistance de cette civilisation, souligne Jayo, “ il est utile de rétablir des cultures comme celles-ci, maintenant que nous sommes confrontés à la crise du changement climatique”. Le maire de la ville voisine de Pomacocha, Clemente Utani, distingue l'importance historique du travail de Cusichaca: “Ce que nous avons égaré de nos ancêtres, nous le récupérons."
Ces stratégies telles qu'elles sont, s'avèrent crucial pour les agriculteurs de Pérou en difficulté économique. Le fournisseur d’eaux les plus importantes comme les pluies saisonnières et la fonte des glaciers sont déjà frappés par le réchauffement climatique. Les glaciers du Pérou ont perdu approximativement 20 % depuis les années 1970 à cause de diminution de pluies, l'altération de températures sont devenues radicale.
D'après M.Jayo les labeurs et les fonds existent dépassent de loin les nécessités en matière de conservation de l'eau et de développement agricole. Apparemment cette idée fait son chemin. Dans un nouveau rapport présenté au Cadre des Nations unies sur le réchauffement climatique, le ministère péruvien de l'environnement dans un communiqué, a fait remarquer l'importance des pratiques telles que la reconstruction d'un mécanisme d'irrigation précolombien et la récupération de différentes cultures andines indigènes.
“Les gens au sujet de mes terrasses pensaient au début que j'étais un peu fou”, dit Kendall en souriant, “mais vraisemblablement maintenant, c'est le mot partout au Pérou” Et pas seulement ici. En parcourant les Andes à partir de Venezuela, en descendant le long de la Amérique du Sud pour en finir en Argentine et au Chili. Certains pays détiennent des terrasses qui ont été maintenues, selon M. Kendall, et des groupes de la Bolivie et d’ailleurs expriment leur intérêt pour tirer parti de l'expérience de réhabilitation de Cusichaca.
Les régions montagneuses du monde entier ont une histoire de terrassement. Mme Kendall a pris la parole lors d'une conférence sur les terrasses dans le sud de la Chine en 2010. Elle et 50 experts ont été emmenés en bus pour voir les vastes terrasses de riz irriguées et rencontrer les agriculteurs. Il ne s'agit pas, cependant, des terrasses sèches de montagne qui sont l'expertise particulière de Kendall. Mais à travers les vitres du bus, Kendall a vu des terrasses sèches le long des collines et des flancs de montagne, pour la plupart abandonnées et couvertes de végétation - des terrasses potentiellement mûres pour la réhabilitation.
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